Toute opération chirurgicale pratiquée sur des patients dont l’état de santé est normal et qui sont même en bon état en général, a toujours des risques imprévisibles de complications. C’est pour cela que les chirurgiens compétents mettent en œuvre des mesures de prévention pour éviter la production ou le cas échéant en réduisant ou en éliminant les facteurs de risque comme le tabagisme, l’obésité, et les maladies pouvant être traitées avant l’opération.
En effet une réduction du volume des seins est considérée comme étant une intervention sûre mais elle peut entrainer des complications postopératoires qui risquent de prolonger le processus de guérison. A titre d’exemple les fumeurs ont un risque plus élevé que les non-fumeurs de rencontrer ce type de problèmes.
Chirurgie de réduction mammaire : Qu’est-ce que c’est ?
Toute femme souffrant d’une hypertrophie mammaire, en d’autres termes qui aurait une poitrine volumineuse par rapport à sa morphologie peut avoir des problèmes de dos, être complexée ou ressentir une gêne dans sa vie quotidienne.
Pour remédier à ces difficultés, il y a lieu de recourir à une chirurgie de reduction mammaire, à savoir retirer une partie de la poitrine et la remodeler le tout sous anesthésie générale pour réduire le poids et le volume des seins.
Il existe plusieurs techniques de réduction mammaire et le choix va dépendre de la situation de chaque patiente. Cette intervention de réduction mammaire n’est pas à confondre avec le lifting mammaire qui est destiné à remonter la poitrine en cas où elle s’affaisse, ni avec la pose d’implants mammaires qui est destinée à l’augmentation des seins.
La chirurgie de reduction mammaire n’est pas vraiment une chirurgie d’ordre esthétique mais plutôt à visée thérapeutique pouvant donc être prise en charge par la sécurité sociale.
Quelles sont les complications qui peuvent survenir après une reduction mammaire ?
Cicatrices chéloïdes ou hypertrophiques
Dans des cas très rares, il est possible de constater l’apparition de cicatrices visibles, rouges et même non conformes au niveau esthétique. C’est le cas des cicatrices hypertrophiques et chéloïdes. Pour les prévenir, il y a lieu d’utiliser plusieurs méthodes dont les principales sont l’utilisation de crèmes spécifiques et d’enduits. Mais pour apporter une correction à ces cicatrices, il faut procéder à une retouche chirurgicale pouvant être réalisée en ambulatoire sous anesthésie locale.
Asymétrie
L’asymétrie n’est pas vraiment considérée comme étant une complication post-opératoire. En effet, une petite différence dans la taille ou la forme des seins est parfaitement normale et d’ailleurs impossible à éliminer totalement car cette asymétrie existe déjà. Par contre dans le cas où après l’intervention, il vous sera possible de constater des différences marquées entre les deux seins, il y a lieu de procéder à une révision chirurgicale 6 mois après la première intervention.
Les hématomes
La réduction mammaire comme toutes les interventions chirurgicales comprennent un risque d’hémorragie intra et post-opératoire. Généralement les saignements provoquent la formation d’un hématome à savoir une accumulation de sang à l’intérieur du sein. Ceci demande un drainage.
Les infections
Il est rare qu’une infection étendue se produise en cas de réduction mammaire mais il peut arriver que de petites infections localisées se développent au niveau des sutures ce qui permet une réouverture des plaies et retarder la guérison. Dans ce cas un traitement antibiotique est nécessaire avec un changement de pansements fréquent. Après la cicatrisation, il y a lieu de procéder à l’évaluation des cicatrices et voir la possibilité d’une révision chirurgicale si la qualité n’est pas au rendez-vous.
Les nécroses
Après une réduction mammaire, il est tout à fait possible que surviennent des problèmes d’irrigation sanguine ce qui risque d’entrainer une perte totale ou partielle du complexe aréole-mamelon, une nécrose du tissu mammaire, glandulaire ou adipeux. Cette complication risque d’arriver dans 1 à 2% des interventions. Le risque sera plus élevé dans le cas d’une réduction mammaire de plus de 1000 g par sein et notamment chez les fumeuses.
Une perte de sensibilité du mamelon, qu’elle soit complète ou partielle n’est pas définitive mais bien fréquente tout de suite après une intervention de reduction mammaire. Généralement la sensibilité est améliorée en quelques mois mais une guérison totale peut prendre jusqu’à un an. Il peut arriver aussi que cette perte de sensibilité soit permanente et peut même entrainer une perte de la capacité érectile du mamelon.
Comment diminuer les risques de complications après une réduction mammaire
Avant l’intervention pour une réduction mammaire, le médecin va demander à sa patiente de subir plusieurs tests et contrôles pour être sûr qu’il n’y ait aucune contre-indication à l’opération. Ceci sans compter qu’une bonne préparation réduit considérablement les risques de complication.
En premier lieu le médecin va procéder à une évaluation de l’état de santé du patient et enquêter sur ses antécédents médicaux. Juste après, il poursuivra son investigation avec :
- Une analyse de la poitrine pour vérifier la taille, la forme, les caractéristiques particulières…
- Il va aussi prescrire certains tests de laboratoire comme la capacité de coagulation du sang pour une évaluation de la tendance au saignement
- Il observera la dernière mammographie effectuée
S’il n’y aucune contre-indication à l’intervention, le chirurgien s’occupera d’autres aspects plus spécifiques comme les attentes de la patiente et quelle taille de seins espère-t-elle avoir. Par contre ce serait au chirurgien de décider comment et dans quelle mesure il va intervenir.
Par la suite, il décrira au patient les risques et les avantages de l’intervention et montrera à la patiente les implications de cette chirurgie.
Ces conseils prodigués par les chirurgiens aux patientes qui se soumettent à une intervention de reduction mammaire ont pour intérêt de réduire les risques de complications que c soit durant ou après l’intervention. Entre temps la patiente doit obligatoirement arrêter de fumer car cela ralentit et entrave le processus de cicatrisation de la peau. De plus l y a lieu de suspendre toute thérapie médicamenteuse à base d’aspirine, d’anticoagulants et d’anti-inflammatoires car ces traitements réduisent la capacité de coagulation du sang et de ce fait prédisposent à des saignements graves. Un jeune complet doit être entrepris dès la veille au soir de l’intervention car une anesthésie générale est nécessaire pour une réduction mammaire.
Pour une personne obèse, il faut bien entendu commencer par une perte de poids et arrêter la pilule contraceptive et suivre un traitement hormonal de substitution pour éviter tout risque de thrombose veineuse profonde.